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Programme de l'Agrégation anglais 2008 interne
Détails sur le programme de l'agrégation d'Anglais 2008 interne : Shakespeare's Tragedy of Coriolanus, Jane Austen's Pride and Prejudice, Richard Ford's A Multitude of Sins
03-06-2007

  1. William Shakespeare, The Tragedy of Coriolanus Ed. R. B. Parker. Oxford World's Classics. The Oxford Shakespeare, 1998
  2. Jane Austen, Pride and Prejudice (1813). New York/Londres, Norton. A Norton Critical Edition, éd. Donald J. Gray, 2001.
    Film de Joe Wright (2005).
  3. Richard Ford, A Multitude of Sins (2002). New York, Vintage Contemporaries, 2003.
  4. La dévolution des pouvoirs à l’Écosse et au pays de Galles, 1966-1999.
    Dans les deux pays, la revendication autonomiste s’exprime à la fin du XIXe siècle par la fondation de groupes de pression proches des libéraux (1886 : Scottish Home Rule Association et Cymru Fydd League) puis, après la Première Guerre mondiale et le déclin du parti libéral, par celle de partis politiques nationalistes indépendants, Plaid Cymru (1925) et le Scottish National Party (1934). Ce n’est toutefois qu’au milieu des années 1960 que la question constitutionnelle de la dévolution des pouvoirs devient un enjeu majeur du débat politique britannique : en 1966, Gwynfor Evans, président de Plaid Cymru, remporte l’élection partielle de Carmarthen ; l’année suivante, Winnifred Ewing remporte pour le Scottish National Party la partielle de Motherwell. Trente ans plus tard, en septembre 1997, une majorité d’Ecossais et de Gallois se prononce par référendum pour la mise en place d’un Parlement à Edimbourg, d’une Assemblée à Cardiff.
    Considérés un peu vite comme un simple vote de protestation, les succès de 1966-67 sont confirmés par la progression des votes nationalistes en 1970 et, surtout, en 1974 (3 élus dePlaid Cymru et 11 du SNP aux législatives d’octobre). Cette montée des nationalismes contraint les travaillistes, nettement majoritaires tant en Écosse qu’au pays de Galles, mais tributaires à Westminster, à partir de 1977, du soutien des libéraux, à faire voter deux lois de devolution (Wales Act et Scotland Act, 1978), repoussées l’année suivante par les électeurs gallois (nettement) et écossais (de justesse) consultés par référendum. Opposé à toute forme de dévolution, le parti conservateur de Margaret Thatcher puis de John Major subit en Écosse et en Galles une érosion telle qu’il n’y remporte aucun siège aux législatives de 1997. À l’inverse, les travaillistes John Smith puis Tony Blair s’engagent, sous la pression des nationalistes et des libéraux-démocrates, à transférer un certain nombre de pouvoirs aux deux “ nations” périphériques de Grande-Bretagne. Contrairement au processus de 1978-79, le référendum précède la loi : suite aux “oui” de septembre 1997 (net en Écosse, timide au pays de Galles), le gouvernement de T. Blair fait voter à Westminster le Government of Wales Act et le Scotland Act (1998). Le premier met en place une Assemblée galloise dont les pouvoirs sont limités à la législation dite secondaire, ou déléguée, dans un certain nombre de domaines, le second un Parlement écossais doté d’un véritable pouvoir législatif dans les domaines qui lui sont dévolus. Assemblée et Parlement délèguent leurs pouvoirs exécutifs à un Executive dirigé par un First Minister. Elus en mai 1999 selon un système électoral qui mêle le scrutin d’arrondissement et la représentation proportionnelle, les 60 Welsh Assembly Members forment un exécutif travailliste, les 129 Members of the Scottish Parliament élisant un First Minister travailliste à la tête d’un exécutif de coalition (travaillistes et libéraux).
    La question porte sur la période 1966 (élection de Carmarthen) - 1999 (élections à l’Assemblée galloise et au Parlement écossais). Il conviendra notamment :
    • de situer la question nationale par rapport aux grandes évolutions économiques, politiques, sociologiques, démographiques, culturelles de cette trentaine d’années.
    • de comprendre le fonctionnement de la dévolution administrative gérée, avant 1999, par les ministères aux Affaires écossaises (Scottish Office) et galloises (Welsh Office).
    • d’analyser la montée d’un nationalisme culturel dans les deux pays à partir du milieu des années 1960, ainsi que, sous les gouvernements conservateurs de 1979-97, le rejet des “valeurs thatchériennes” par diverses composantes de la société civile, notamment ces représentants d’Eglises, de syndicats, de municipalités, d’universités, d’associations, etc. qui participent aux travaux de la Scottish Constitutional Convention et de la Parliament for Wales Campaign.
    • d’examiner les griefs, les objectifs (autonomie ou indépendance) et l’idéologie (nationalisme ethnique, linguistique, civique, etc.) des partis nationalistes, ainsi que l’attitude des partis “britanniques” face à la question nationale et à la nature du contrat constitutionnel qui lie Angleterre, Écosse et pays de Galles.
    • de réfléchir à la portée des changements constitutionnels introduits par les lois de 1998 tant pour l’Écosse et le pays de Galles que pour l’Angleterre et le Royaume-Uni.
  5. L’empire de l’exécutif: la présidence des États-Unis de Franklin Roosevelt à George W. Bush (1933-2006).
    Des trois pouvoirs de l’État fédéral américain, c’est certainement la présidence qui s’est le plus profondément transformée depuis la période fondatrice : aujourd’hui, même les plus forts partisans de l’exécutif parmi les Fédéralistes peineraient à reconnaître une institution qu’ils avaient façonnée en contrepoint de la monarchie anglaise et de ses dérives autocratiques menaçantes pour les libertés civiles. Pour autant, cette évolution reste récente puisque c’est uniquement avec l’élection de Franklin Roosevelt en 1932 que l’on assiste à une redéfinition pérenne de l’exécutif américain, qui commence avec le Vingtième Amendement (1933). Dans un régime politique qui ne change que par crise, les années du New Deal et de la Deuxième guerre mondiale sont marquées par une première concentration du pouvoir dans les mains de la présidence selon les deux axes, horizontal et vertical, de la division du pouvoir aux États-Unis. L’urgence économique, puis diplomatique et militaire, l’homogénéité partisane à la tête de l’État, la mise en retrait de la Cour suprême après l’épisode du Court Packing Plan de 1937, enfin la nécessité de l’union nationale après le 7 décembre 1941 participent tous à la “présidentialisation” du régime américain. Les présidents Truman et Eisenhower, malgré des pratiques différentes de l’exécutif, stabilisent l’institution, inaugurent ses nouveaux contours après la ratification du Vingt-Deuxième Amendement (1951) et pérennisent aussi, dans le cadre de la Guerre froide, l’idée de la nécessité du consensus Congrès-Présidence en politique étrangère dans deux périodes de “cohabitation” (divided government), 1947-1948 et 1954-1960. John F. Kennedy inaugure, lui, l’ère de la “personnalisation” de la présidence. Construction d’un rapport direct avec les électeurs, isolement par rapport au Congrès : deux caractéristiques de ce que l’historien Arthur Schlesinger appellera la “présidence impériale” se mettent en place. La présidence de Lyndon B. Johnson se révèle à la fois transformatrice dans son installation d’un nouveau rapport entre les trois pouvoirs-avec une période d’extraordinaire productivité législative et d’alignement idéologique avec la Cour suprême sur une refondation/expansion des droits individuels-en même temps qu’accélératrice de l’isolement de la présidence autour du débat sur le Vietnam qui creuse le “déficit de crédibilité” (credibility gap). Richard Nixon, à partir de 1969, accentue la césure entre la Présidence et ses contre-pouvoirs, utilisant avec habilité dynamique les pouvoirs du président de commandant en chef des forces armées, de chef de l’État ou encore de “législateur en chef”. On entre alors dans une logique d’affrontement direct avec le Congrès autour des pouvoirs de guerre, du budget et de la politique étrangère qui débouche sur la crise du Watergate et l’humiliation de la présidence. Gerald Ford et Jimmy Carter contribuent, chacun à leur manière, à réparer l’institution ou à l’humaniser, une entreprise paradoxale et contradictoire qui n’est, avec le recul de l’histoire qu’un prélude à la restauration qu’opère Ronald Reagan (1981-1989). Si le “grand communicant” réconcilie l’Amérique avec la Maison Blanche et dessine les contours d’une présidence moderne forte, il relance aussi le débat sur la compatibilité entre efficacité et principes fondateurs, dans le débat sur les nominations judiciaires (Robert Bork) mais surtout sur l’affaire Iran-Contra. L’ancien gouverneur de Californie démontre aussi que la présidence est devenue une institution essentiellement perturbatrice dont le pouvoir réside dans sa capacité à déplacer les rapports de force à son profit. George H. W. Bush, à contrario, Bill Clinton, avec des objectifs différents sur la scène nationale comme internationale, en feront la démonstration. Avec George W. Bush, on parvient à une théorisation extrême de la présidence moderne : expansion des pouvoirs de la vice-présidence, “exécutif unitaire” (unitary executive), “déclarations de signature” (signing statements), combat pied-à-pied avec les tribunaux et le Congrès sur le traitement des prisonniers de Guantanamo, redéfinition/expansion des pouvoirs présidentiels de mener la guerre sont autant de signes d’une nouvelle “impérialisation” de l’exécutif américain, qui fait suite à la rupture institutionnelle qui suit les attentats du 11 septembre 2001.
    Dans l’étude de cette évolution rapide de l’institution dans la période moderne, on prêtera une attention toute particulière aux points suivants :
    • les différentes théories de l’exécutif telles que mises en avant lors du moment constituant et leur réinterprétation et utilisation dans la période moderne
    • la jurisprudence des tribunaux et en particulier de la Cour suprême sur la définition des pouvoirs de l’exécutif
    • les grands affrontements Présidence/Congrès ou Présidence/Cour suprême, notamment la crise de 1937, le 80ème Congrès (1947-1948), le War Powers Act (1973), puis les commissions d’enquête du Watergate, le pardon de Richard Nixon par Gerald Ford, la crise Iran-Contra, la mise en accusation (impeachment) de Bill Clinton et enfin l’autorisation donnée par le Congrès en octobre 2002 au Président Bush d’utiliser la force en Irak.
    • les contours de la cohabitation à l’américaine (divided government)
    • la légitimation du pouvoir présidentiel par le suffrage (aspect de la question qui implique la connaissance des grandes évolutions du corps électoral américain, ainsi que des modes de sélection des présidents).

Le programme dans le B.O. du Ministère de l'Education Nationale.

Le texte intégral de la tragédie de Coriolanus est en ligne à l'adresse suivante : http://shakespeare.gueuledebois.net/Coriolanus/index.html
Le texte intégral de Pride and Prejudice est en ligne à l'adresse suivante : http://jane-austen.gueuledebois.net/PridePrejudice/index.html



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